Contribution de Véronique Guèvremont au livre blanc «L'intelligence artificielle et le monde du livre»
Notre chercheure membre Véronique Guèvremont, de la Faculté de droit de l’Université Laval, a contribué à l’élaboration du livre blanc L’intelligence artificielle et le monde du livre, chapeauté par Tom Lebrun et René Audet. Elle s’y est prononcée dans la partie du livre intitulée «Diffuser et distribuer de façon optimisée».
Les recherches et la rédaction de ce livre blanc s’inscrivent dans le cadre du projet de recherche en partenariat Littérature québécoise mobile, financé par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada.
Sa réalisation a été rendue possible grâce au soutien de l’Observatoire international sur les impacts sociétaux de l’intelligence artificielle et du numérique (OBVIA), financé par le Fonds de recherche du Québec – société et culture.
L’ouvrage a été piloté par René Audet, professeur au Département de littérature, théâtre et cinéma de l’Université Laval, et Tom Lebrun, étudiant au doctorat en littérature à l’Université Laval et juriste spécialisé en droit numérique et en droit d’auteur.
À propos du livre blanc
L’intelligence artificielle (IA) dans le monde du livre est une réalité. En effet, elle n’est pas réservée aux plateformes de vente ou aux applications médicales. L’IA peut assister l’écriture, accompagner le travail éditorial ou encore aider le libraire. Elle peut répondre à des besoins criants ; malgré ses limites évidentes, elle permet d’envisager des applications inédites dans la chaîne du livre, qui font ici l’objet de recommandations précises.
Ce livre blanc, rédigé par deux spécialistes du livre et de l’intelligence artificielle, vise à identifier des pistes d’action pour mettre l’IA au service des nombreux maillons du monde du livre. Dans ce milieu, où doivent être menées les réflexions utiles à la planification de l’avenir immédiat de ce créneau culturel, l’idée d’une concertation de certains de ses acteurs sur l’utilisation d’IA (voire l’éventuelle mise en commun des données collectées) est une piste à suivre.
«Si l’IA appelle une vigilance constante concernant son utilisation, il paraît important pour les acteurs du monde du livre de rester très attentifs aux avancées technologiques, tant à ce qu’elles pourraient bousculer qu’à ce qu’elles pourraient apporter», de dire Virginie Clayssen, Éditis / Commission numérique du Syndicat national de l’édition (France).
Lire le communiqué de presse associé au lancement du livre
Plus d’informations sur le site de Littérature québécoise mobile
L’IA dans le milieu du livre : un allié naturel
Tous les milieux économiques et culturels ne sont pas comparables. À cet égard, l’écosystème du livre tient certainement une place à part. Souvent héritier de politiques culturelles spécifiques, le monde du livre se distingue en effet par une certaine habitude de la rétroaction entre ses différents acteurs (le libraire informant le diffuseur, ce dernier informant l’éditeur, etc.), voire par une solidarité entre ceux qui œuvrent dans ce créneau culturel au capital symbolique fort. Cette habitude de la collaboration s’est souvent organisée grâce à des cadres réglementaires spécifiques, dans un contexte de pressurisation économique croissante provoquée par la mainmise de quelques acteurs de la vente en ligne, particulièrement Amazon. Cette pression est d’autant plus forte que le milieu du livre est très segmenté entre différents types d’édition (savante, littéraire…) et entre de multiples modèles économiques (autoédition, financement 7 public, entreprises privées), rendant parfois difficile la planification de sa réponse aux changements des modèles d’affaires.
Pourtant, l’écosystème du livre résiste et se maintient, sans doute aidé par une conscience partagée de l’idée de culture, où la concurrence est contrebalancée par un certain esprit de communauté. Les réalités vécues quotidiennement sont les mêmes: un cruel manque de temps pour opérer des développements; la quête constante de ressources humaines, technologiques et financières pour assurer le fonctionnement et encore plus pour envisager des transformations structurelles. Dans un tel milieu, où doivent être menées les réflexions utiles à la planification de l’avenir immédiat de ce créneau culturel et être initiées des actions précises pour asseoir de nouvelles méthodes, de nouveaux modèles, l’idée d’une concertation de certains de ses acteurs sur l’utilisation d’IA (voire l’éventuelle mise en commun des données collectées) est donc une possible piste à suivre, que ce livre blanc contribue à esquisser.
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