L’influence de l’intelligence artificielle sur la culture francophone

En amont du Sommet pour l’action sur l’IA, qui aura lieu à Paris les 10 et 11 février, une rencontre s’est tenue sur le campus entre le Consulat général de France à Québec et des universitaires pour discuter d’IA et de francophonie. ULaval Nouvelles offre un résumé des discussions. 

La France et le Québec ont la responsabilité de défendre et de promouvoir la langue française. En amont du Sommet, il nous a semblé important d’approfondir la question dans le contexte de la nouvelle économie du numérique et des plateformes de diffusion», a déclaré Éric Lamouroux, consul général de France à Québec, en ouverture de la rencontre «Culture et francophonie à l’ère de l’IA: perspectives franco-québécoises à la veille du Sommet de Paris».

Cet événement, tenu le 3 février au Cercle du pavillon Alphonse-Desjardins, était organisé par le Consulat général de France à Québec et l’Université Laval, en collaboration avec l’Observatoire international sur les impacts sociétaux de l’IA et du numérique (Obvia) et l’Institut intelligence et données (IID). Il a permis à troisspécialistes invités – Véronique Guèvremont, professeure à la Faculté de droit de l’Université Laval et titulaire de la Chaire UNESCO sur la diversité des expressions culturelles, Richard Khoury, professeur au Département d’informatique et de génie logiciel de l’Université Laval et président de l’Association pour l’intelligence artificielle au Canada, et Marc-Antoine Dilhac, professeur au Département de philosophie de l’Université de Montréal et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en éthique publique et théorie politique – de mettre en lumière les bienfaits et méfaits de l’intelligence artificielle (IA) sur les expressions culturelles francophones.

De Babel à l’IA

Parmi les nombreux sujets abordés par les panélistes, celui de la traduction a permis de voir que tout n’est jamais blanc ou noir en matière d’IA. Oui, la traduction automatique permet à des groupes de langues étrangères d’entamer un dialogue. Toutefois, elle est rarement directe. La traduction d’une langue minoritaire à une autre langue minoritaire passe par une langue d’interface, l’anglais, qui devient la langue de référence de toutes les traductions.

«Je ne remets pas en question l’idéal d’une traduction directe, indique Richard Khoury. Cependant, en pratique, ça signifie que pour les 6000 langues qui existent, il nous faudrait 36 millions de systèmes de traduction, ce qui va bien au-delà de la capacité actuelle. Et même si c’était possible, est-ce que la valeur ajoutée sur le plan culturel contrebalancerait le coût environnemental d’une telle mesure?» Car, ne l’oublions pas, l’industrie numérique, bien que dématérialisée, possède une très forte empreinte écologique.

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