Des robots pour conseiller les nouveaux parents? Marie-Pierre Gagnon s'intéresse aux agents conversationnels en santé

Plus accessibles que les spécialistes de la santé, plus fiables qu’Internet et moins enclins au jugement que les proches, les agents conversationnels pourraient devenir de précieux conseillers auprès des futurs et des nouveaux parents.

Tenter de concevoir un enfant, vivre une grossesse, se préparer à l’accouchement, avoir la lourde responsabilité d’un petit être vivant, voilà des expériences de vie qui suscitent leur lot de questions. Est-ce que les agents conversationnels interactifs ou chatbots, ces logiciels qui communiquent de façon bidirectionnelle avec un humain, pourraient devenir des conseillers appréciés et utiles pendant cette période où tout est à apprendre? Il semble que oui, si on en juge par une étude qu’une équipe de l’Université Laval vient de publier sur la question dans la revue Healthcare.

Cette équipe, dirigée par Marie-Pierre Gagnon, professeure à la Faculté des sciences infirmières de l’Université Laval et chercheuse rattachée à VITAM – Centre de recherche en santé durable et au Centre de recherche du CHU de Québec –Université Laval, a effectué une revue de littérature des travaux publiés entre 2013 et 2022 au sujet de ces agents conversationnels. Au terme de l’exercice, l’équipe a sélectionné 12 études qui portaient sur l’appréciation de ces outils et sur leur efficacité pour fournir de l’information sur des questionnements pouvant surgir depuis la période précédant la conception jusqu’au premier anniversaire de l’enfant. Contrairement à l’information glanée à droite et à gauche sur Internet, qui est de qualité très variable, ces agents conversationnels reposent sur des connaissances scientifiques validées.

«Les personnes qui ont utilisé ces agents conversationnels en sont très satisfaites, résume la professeure Gagnon. Elles estiment qu’il sont facilement accessibles et qu’ils sont simples à utiliser. Les femmes qui les consultent améliorent leurs connaissances, ce qui facilite leurs interactions ultérieures avec les professionnels de la santé, et elles sont plus enclines à adopter des comportements qui ont des retombées positives pour leur propre santé et pour la santé de leur enfant. On ne dit pas qu’il faut prescrire des chatbots à tous les futurs parents, mais on constate qu’ils ont des retombées positives sur les connaissances, sur les comportements et sur les attitudes des parents.»

Contrairement aux interventions individuelles ou aux interventions en groupe, comme les cours prénatals, les agents conversationnels offrent des interactions anonymes et exemptes de jugement, ce qui permet d’aborder sans gêne des questions délicates, poursuit la chercheuse.

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