Le partage des données cellulaires envisagé pour mieux suivre la pandémie : l'avis de notre chercheur Pierre-Luc Déziel dans «Le Devoir»
Bell Canada envisage de partager avec les autorités de la santé publique au pays les données personnelles de ses consommateurs afin de contribuer à la lutte contre la pandémie de COVID-19. Plusieurs autres compagnies de téléphonie cellulaire suivent d’ailleurs cette tendance à travers le monde, soulevant ainsi d’importantes questions sur l’équilibre entre la sécurité de tous et le respect des libertés individuelles.
« La loi fédérale sur la protection des données personnelles contient plusieurs exceptions qui permettent ce genre de partage en période de crise, dit Pierre-Luc Déziel, professeur de droit et spécialiste de la vie privée à l’Université Laval. Mais il faut que les compagnies et les gouvernements le fassent en étant prudents et précautionneux. Les données d’utilisation de réseau cellulaire, particulièrement les données de géolocalisation, ont l’air futiles, mais elles sont très critiques, car elles permettent de déduire beaucoup de choses sur l’intimité, le mode de vie et les choix d’un individu. »
En période de pandémie, les données cellulaires peuvent permettre de suivre les déplacements d’une personne infectée et de comprendre, entre autres, ses interactions sociales pour établir et contenir la progression du virus. Par la géolocalisation des appareils, il est également possible de s’assurer que les règles d’isolement et de confinement sont respectées.
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