Stratégie québécoise de recherche et d’innovation 2022 : découvrez le mémoire de l’IID
L’Institut intelligence et données (IID), ainsi que ses centres fondateurs, ont déposé un mémoire dans le cadre des consultations en cours pour le renouvellement de la Stratégie québécoise de recherche et d’innovation. Ce mémoire mets de l’avant diverses priorités à considérer pour les domaines de l’intelligence artificielle et de la science des données au Québec et à Québec.
Résumé du mémoire
Dans le cadre de cet avis, l’Institut intelligence et données (IID) de l’Université Laval et ses centres fondateurs (le CRDIG, le CRDM, le CeRVIM et les bureaux de Québec du CIRRELT) visent à mettre de l’avant diverses perspectives et priorités relatives au développement et à l’accélération de la recherche et de l’innovation au Québec en lien avec l’intelligence artificielle et la valorisation des données, alors que ces domaines auront assurément un impact vaste et durable dans la prochaine décennie sur le développement de l’ensemble des créneaux en recherche et innovation.
Ainsi, selon l’Institut, une Stratégie québécoise de la recherche et de l’innovation 2022 devrait mettre une emphase particulière sur la force de frappe importante du Québec en intelligence artificielle et en valorisation des données, et s’assurer de renforcer et pérenniser ce créneau, afin de continuer à développer son positionnement et sa présence dans l’écosystème canadien et international. Cela, dans un contexte où, pour l’IID, il appert que ce créneau demeurera porteur, et que des investissements y demeureront nécessaires pour les prochaines années, afin de permettre aux promesses portées par l’IA de prendre corps, et de pouvoir être intégrées tant par les entreprises que par l’administration publique au fil des années à venir.
À ce titre, le développement et la pérennisation d’un pôle de recherche de calibre mondial à Québec, en complément du maintien de l’appui aux pôles existants à Montréal, figure parmi les éléments à considérer.
Déjà, par la vivacité de son écosystème en matière de recherche et d’innovation dans le domaine de l’IA et de la valorisation des données, la région de Québec s’impose comme ce « second pôle québécois », autant qu’elle figure parmi les six grands pôles d’excellence de calibre mondial dans ces domaines au Canada – et cela, en sus de la vive expertise régionale rattachée à l’ingénierie et la gestion des données. En effet, à l’heure actuelle, c’est plus d’une centaine de chercheurs qui développent des projets liés à l’intelligence artificielle, et plus d’une centaine d’entreprises qui offrent des produits et services en lien avec ces technologies de pointe. Sur le plan académique, l’Université Laval est le siège de deux unités d’importance – régionale, nationale et internationale – dans ce créneau porteur, c’est-à-dire l’Institut intelligence et données et l’Observatoire international sur les impacts sociétaux de l’intelligence artificielle et du numérique (OBVIA) qui regroupent de nombreux chercheurs d’envergure.
C’est dans ce contexte que l’IID présente 14 recommandations :
1 / Il importe de consolider les investissements effectués dans les dernières années au profit du développement du créneau québécois de l’IA et de la valorisation des données afin de permettre au milieu de poursuivre son développement.
2 / Il importe de continuer à appuyer le développement de la recherche fondamentale en intelligence artificielle et en science des données au Québec, dans la poursuite des efforts déjà entamés en ce sens.
3 / Il importe de reconnaître les particularités et les avantages de l’écosystème en IA et en valorisation des données de la grande région de Québec, et ainsi de soutenir de façon directe ses entités structurantes afin de favoriser et d’accélérer son développement.
4 / Il importe de reconnaître comme prioritaire le développement de pratiques éthiques et socialement responsables dans la mise en œuvre de l’IA et dans l’usage des données, un créneau stratégique où le Québec peut prétendre occuper une position de leadership à l’échelle canadienne et internationale.
5 / Il est suggéré de profiter de l’expertise présente dans le milieu académique pour accélérer la transformation numérique de l’État et soutenir le développement d’une culture des données au sein de l’appareil gouvernemental.
6 / Il est suggéré de faciliter l’accès aux données pour la recherche académique, et de soutenir cet accès dans les organismes et ministères par la mise en place de politiques de données développées à partir de guides internationaux tels que les principes FAIR (Findable, Accessible, Interoperable, Reusable).
7 / Il est suggéré de mettre en place des programmes visant à développer l’infrastructure numérique au Québec, en complément aux initiatives canadiennes d’envergure, et d’engager divers spécialistes (ingénieurs de données, développeurs, architectes de données) afin de soutenir ces infrastructures et leur usage.
8 / Il est suggéré de profiter d’un terreau fertile en collaborations recherche-industrie comme la région de Québec afin de développer des approches et des programmes favorisant la création de ponts entre la recherche académique, les experts et l’industrie en IA, en soutenant des entités académiques ou spécialisées qui sont en mesure de réaliser ces initiatives de transfert.
9 / Il est suggéré de soutenir le développement d’une expertise de pointe en recherche appliquée dans le domaine de l’IA, par exemple, par le biais de la mise en place d’un programme de Chaires de recherche appliquées en IA et en valorisation des données.
10 / Il est suggéré de soutenir la mise en place d’équipes de professionnels de recherche spécialisés en IA et en science des données afin de bonifier la capacité des acteurs académiques de soutenir les entreprises et organisations dans leur virage vers l’IA ou au profit de la gestion et de l’ingénierie des données.
11 / Il est suggéré de développer des approches d’accompagnement et de transfert technologique adaptées aux réalités de l’IA et de la science des données.
12 / Il est suggéré de mettre en place un fond spécialisé permettant au milieu académique d’accompagner, sur une durée prolongée, les jeunes entreprises innovantes et de miser sur le développement de celles-ci afin de permettre à l’expertise québécoise de s’illustrer dans une multitude de créneaux de niche.
13 / Il est suggéré de générer et soutenir les interconnexions entre les incubateurs d’entreprises, les petites, moyennes et grandes entreprises, et le milieu de la recherche académique par des programmes spécifiques, afin d’accélérer la transition de la découverte au marché.
14 / Il importe de favoriser l’émergence et la pérennisation, dans la région de Québec, d’un pôle de recherche de calibre mondial en IA et en science des données appliquées, complémentaire au pôle de Montréal dont le coeur de l’action est lié aux aspects plus fondamentaux de l’IA, de manière à soutenir et accélérer le développement de l’usage de ces technologies dans divers secteurs clés, tels la santé, les sciences pures (biologie, chimie, etc.), les communications, la 5G, l’industrie 4.0, l’aérospatial, les ressources naturelles ou encore les infrastructures.
Selon l’IID, la valorisation des données continuera de se répandre, voire en arrivera à se généraliser au sein des entreprises canadiennes ou internationales au fil des prochaines années. Ainsi, il importe de s’assurer d’une plus grande agilité dans la collaboration entre entreprises et recherche académique. La recherche est ainsi en mesure de soutenir le développement de technologies pouvant être mises en marché par des entreprises innovantes d’ici, ou de susciter le développement de jeunes pousses innovantes liées à ces technologies.
Par le développement de programmes ou approches particulières, rattachées au domaine de l’IA et de la valorisation des données, et notamment dans une perspective de recherche appliquée, les universités seront en mesure de mieux appuyer les entreprises d’ici, et de mieux les outiller pour effectuer leur virage vers l’IA et les données, afin, à terme, qu’elles se positionnent plus avant sur l’échiquier canadien et international.
De cette façon, l’ensemble des créneaux rattachés à la recherche et à l’innovation au Québec seront en mesure de tirer profit d’une expertise importante, pérenne et reconnue en matière de valorisation et de traitement des données.
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